Des représentants de deux des plus grands opérateurs de paris sportifs d’Australie, SportsBet et Entain, ont récemment été interrogés dans le cadre d’une enquête parlementaire.
Lors d’une audition à Canberra, la présidente de la Commission spéciale de la Chambre des représentants, Peta Murphy, a interrogé plusieurs représentants influents de l’industrie. L’enquête a révélé que les sociétés de paris bloquent le succès des joueurs en réduisant leurs mises maximales ou en leur interdisant totalement l’accès aux paris.
Entain et SportBet
Interrogé sur certaines pratiques, Steven Lang (Entain) a souligné que, sur les 698 000 clients actifs en 2022, 176 000 avaient gagné de l’argent grace à leurs paris. Il a été admis que des exclusions et des limitations mineures pouvaient être appliquées.
Le PDG de SportsBet, Barni Evans, a déclaré que les clients ne sont bloqués que rarement, et en raison de critères spécifiques : “Si nous pensons qu’ils ont des informations que le reste du marché ne possède pas et si leur comportement fausse le marché (et donc que l’expérience des autres clients est affectée), alors nous prenons des mesures”.
C’était un échange concis et abrupt, qui n’a donné lieu à aucune digression de la part de l’une ou l’autre partie ; Evans a réitéré plusieurs versions de la même réponse au président de la Commission.
Ligues de rugby d’Australie
Les PDG de la Fédération nationale de football (AFL) et de la Ligue de rugby d’Australie (NRL) ont également été interrogés par la Commission. Ils ont exprimé leur inquiétude quant à un éventuel amendement législatif.
Les dirigeants des deux organisations ont donné des réponses similaires et se sont opposés à toute modification de la réglementation, déclarant que les mesures actuelles étaient appropriées.
Gillion McLachlan, de l’AFL, a déclaré que les incitations aux paris (comme la publicité) constituaient certes un problème, mais pas un problème déterminant pour l’industrie.
Toutefois, McLachlan lui-même a admis que son organisation recevait des compensations provenant des recettes des jeux d’argent, indépendamment des parrainages déjà connus. Elle a bénéficié d’une augmentation massive ces dernières années, à mesure que la popularité des paris sportifs en ligne montait en flèche.
Le PDG de la NRL a déclaré qu’il était ouvert à des modifications et à des ajustements mineurs de la réglementation, mais il a renforcé la demande d’équilibre formulée par M. McLachlan. La validité de l’objectivité de son organisation est également sujette à caution étant donné : celle-ci a obtenu une part disproportionnée de ses revenus grace à des partenariats dans le domaine des jeux d’argent.
Le jeu problématique en Australie
La Commission a eu une véritable surprise lorsque le PDG de l’Association bancaire australienne a révélé qu’un demi-million d’Australiens avaient renoncé à leurs dépenses de jeu par l’intermédiaire de leur banque. Cela suggère fortement qu’un durcissement ou un amendement de la réglementation est nécessaire. Le jeu problématique est un problème sérieux dans ce secteur d’activité de 25 milliards de dollars.
La Commission apportera ses conclusions à la série de réévaluations réglementaires qui touchent actuellement l’industrie la plus lucrative d’Australie. Elle formulera ses recommandations d’ici le milieu de l’année.
